DEMARCHE dans l’architecture et le paysage

ART CONTEMPORAIN ET PATRIMOINE : « intervention, installation, action »

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Le geste de la route
Pas de tergiversations chez Michel Latte : on entre de plain pied dans l’interrogation métaphysique et dans la fonction première d’exorcisme de l’art, posé comme une série de possibles chemins de transcendance. Pas de quête d’éternité non plus dans la fixation de l’œuvre, humaine, trop humaine, frappée au sceau de l’éphémère comme la vie de l’artiste,condamnée à se livrer toute entière à la mémoire des hommes et du monde, érigée et abandonnée aux éléments et à ce qui les meut. Michel Latte créée avec une conscience aigüe de la beauté du geste, souvent dans l’ombre tutélaire d’œuvres plus anciennes, de chemins déjà balisés par l’histoire ou la foi. Pas de hiérarchisation des chemins non plus : ce qui peut apparaître comme un syncrétisme instinctif est à lire comme une profonde communion en humanité ou plutôt, en condition humaine, comme la mise à jour et en œuvre de l’immanence. Sous tous les cieux, un même ciel. Loin de l’anecdote des dogmes et des hasards de la géographie, Michel Latte cherche la brèche, l’effraction, le point d’envolée vers le cœur de l’être. Alors, il dessine des chemins de lumière, il peint sur le visage du monde des tatouages incantatoires, il lui tend des miroirs qui le questionnent et le révèlent à lui-même, il joue avec les forces telluriques, debout dans sa finitude et sourcier d’éternité.
Marie Costa